Recchia hirticornis ( Klug, 1825 )

Dalens, Pierre-Henri & Robin, Frédéric, 2024, Recchia hirticornis (Klug, 1825) et description d’une nouvelle espèce de Recchia Lane, 1966 de Guyane (Coleoptera: Cerambycidae, Lamiinae), Faunitaxys 12 (10), pp. 1-7 : 2-4

Recchia hirticornis ( Klug, 1825)

( Fig. 1 a-1h)

Saperda hirticornis Klug, 1825: 468 ;

Aerenica hirticornis Thomson, 1860: 65 ;

Recchia hirticornis Martins & Galileo, 1985: 488

Klug a décrit cette espèce sur la base d’une série de quatre syntypes. Une pastille rouge ronde est piquée à côté de ces 4 spécimens ( Fig.1a ) Entrée dans le registre sous le numéro « 21154 », « Aerenica hirticornis », « 8. », « Sello-Virm » ( Fig.1b ).

Lectotype (ici désigné, Fig. 1c & 1d ): une femelle portant les étiquettes suivantes: étiquette blanche: 21154 / étiquette verte: hirticornis Klug. * Bras. Sello./ étiquette avec QRcode,http://coll.mfn-berlin.de/u/, e0b98e.

Paralectotypes (3 ex., ici désignés, Fig. 1e )

1 ♀, étiquette avec QRcode, http://coll.mfn-berlin.de/u/, e0b960 ( Fig. 1f );

1 ♂, étiquette avec QRcode, http://coll.mfn-berlin.de/u/, e0b97d ( Fig. 1g );

1 ♂, étiquette avec QRcode, http://coll.mfn-berlin.de/u/, e0ba05 ( Fig. 1h ).

Les spécimens n’ayant pu être disséqués, la détermination des sexes est incertaine. Nous avons considéré que les spécimens les plus robustes, avec les antennes relativement les plus courtes et fines, étaient des femelles.

FIT, SEAG leg. (PHDC);

1 ♀, Guyane, Mont Mahury , Rémire-Montjoly, 4°52’34’’N / 52°14’51’’O, 26.VIII. 2017, SLAM ,SEAGleg.(PHDC);

1 ♀, Guyane, Mont Mahury , Rémire-Montjoly, 19.IX.2020, M. T, SEAG leg. (PHDC);

1 ♀, Guyane, Mont Mahury , Rémire-Montjoly, 12.IX.2021, M. T, SEAG leg. (FRC);

1 ♂, Guyane, Montagne des Pères , Petit Leblond , Centre Spatial Guyanais, Kourou, 5°06’36’’N / 52°38’41’’O, 26.VIII.2023, ALT, SEAG leg.(PHDC).

Description de l’holotype ( Fig. 2 a-b).

Tégument de couleur brun foncé sur la tête et le thorax, brun clair sur les élytres et les pattes. Pilosité beige couchée occultant pratiquement le tégument, avec de longues soies éparses semi érigées sur l’ensemble de la surface, fascies blanchâtres symétriques, dans la moitié antérieure dirigées d’antéro latéral à postéro médial, dans la moitié postérieure, dirigées d’antéro médial à postéro latéral: une fascie sagittale dense au centre du pronotum jusqu’à l’écusson, une fascie pronotale intermédiaire prolongée jusqu’au quart élytral, une fascielatérale atténuée atteignant la moitié de lalongueur élytrale; dans la moitié élytrale apicale, fascies obliques de directions opposées, les fascies intermédiaires précédées d’une fine zone glabre triangulaire.

Tête. – Mandibules courtes et rembrunies à l’apex, palpes brun orangé, labre court, clypéus court et orangé à sa marge antérieure, front convexe légèrement déprimé le long de la suture coronale, ce dernier glabre du clypéus au vertex, ponctuation dense, plus large et profonde sur le vertex, genae très courtes, lobe oculaires inférieurs globuleux, 6,4 fois plus larges que les genae, connexion entre les lobes oculaires supérieurs et inférieurs constituée de 3 à 4 rangées d’ommatidies, espace interoculaire supérieur 1,3 fois plus large que le lobe supérieur, tubercules antennaires projetés latéralement avec une pilosité beige se prolongeant vers la base et parallèlement à la suture coronale et moins dense vers le centre, pilosité transparente sur les tempes; antennes composées de 11 articles, article VIII dépassant l’apex élytral, recouvertes d’une pilosité brune, moins dense à la base de chaque segment et mêlée de longues soies plus abondantes à la face médiale; scape légèrement sinueux, s’élargissant progressivement vers l’apex, pédicelle très court, troisième antennomère légèrement plus court que le quatrième, les articles suivants de longueur et d’épaisseur décroissantes jusqu’au dixième.

Formule antennaire rapportée au scape:

I =1,0; II =0,13; III =0,62; IV = 0,64; V = 0,60; VI =0,58; VII = 0,57; VIII = 0,50; IX = 0,49; X = 0,43; XI = 0,50.

Thorax. – Pronotum 1,06 fois plus large que long, faiblement conique, légèrement élargi antérieurement, 1,15 fois plus large que la base, côtés subparallèles, marge basale sinueuse, dépression douce dans le quart basal du disque, pilosité couchée beige avec une zone blanchâtre à la base, au centre, deux latéralement sur le disque et deux sur les côtés; tégument mieux visible entre les fascies à la base, et latéralement à l’apex, donnant un aspect plus sombre, face inférieure avec une pilosité partiellement translucide et de longues soies beiges plus denses au centre; procoxae globuleuses, 3,8 fois plus larges que le processus prosternal; scutellum trapézoïdal avec un apex largement arrondi, couvert intégralement d’une pilosité blanchâtre; mésépimères, mésépisternes couvertes de pilosité blanchâtre, mésosternum avec une pilosité transparente dans la partie antérieure et de beige clair à blanc dans la partie postérieure jusqu’aux mésocoxae, ces dernières entourées d’une zones de plus faible pilosité.

Abdomen. – Sternites I à IV de longueur décroissante, le cinquième plus allongé que le quatrième, pilosité dense blanchâtre sur les deux tiers médians, jaunâtre sur les déclivités et à nouveau blanchâtre sur les marges, apex tronqué.

Pattes. – Couvertes d’une pilosité beige avec des soies plus longues à la face externe des tibias; fémurs aplatis dorso-ventralement, les antérieurs plus larges, les profémurs légèrement renflés à leur bord postérieur, les mésofémurs à leur bord antérieur, les métafémurs presque rectilignes, les trois-quarts basaux de ces derniers glabres à leur face interne; protibias légèrement concaves à la face interne, méso et métatibias subrectilignes.

Formule tarsale rapportée au premier segment (onychium excepté): Protarses: II = 0,84; III = 0,97. – Mésotarses: II = 0,51; III = 1,07. – Métatarses: II = 0,28; III = 0,39.

Dimorphisme sexuel. – Très discret. Antennes plus fines chez la femelle, dernier segment abdominal visible faiblement émarginé chez le mâle, plus largement tronqué chez la femelle.

Dimensions (mm)

- longueur totale (paratype femelle illustré): 11,0;

- largeur du pronotum: 1,7;

- longueur du pronotum: 1,9;

- largeur humérale: 2,6;

- longueur élytrale: 7,9.

Etymologie. – Cette espèce est chaleureusement dédiée à Claudine Rohrbacher pour nous avoir permis d’accéder à son terrain de la route des Plages à Rémire-Montjoly d’où provient la majorité des spécimens étudiés.

Discussion. – Les différentes illustrations de Recchia hirticornis ( Klug, 1825) disponibles en ligne montrent d’emblée que deux taxons distincts sont présentés sous un même nom. Tous les spécimens capturés en Guyane et examinés dans les différentes collections locales correspondent à la nouvelle espèce décrite R. claudinae n. sp.

Les critères permettant de distinguer ces taxons sont les suivants:

(i) Front à pilosité dense chez R. claudinae n. sp. (pilosité faible chez R. hirticornis );

(ii)Pronotum sans cellule glabre aucentredudisquechez R. claudinae n. sp.; bandes longitudinales latérales pronotales s’élargissant vers la base chez R. claudinae n. sp. (de largeur constante chez R. hirticornis );

(iii) Patronélytral avec des fascies blanchâtres convergeant vers le centre des deux élytres chez R. claudinae n. sp. (plutôt parallèles chez hirticornis ); apex élytral arrondi chez R. claudinae n. sp. (présence d’une épine apicale chez hirticornis );

(iv) Abdomen avec une pilosité homogène sur l’ensemble des sternites chez R. claudinae n. sp. (sternite V presque glabre chez R. hirticornis ).

L’examen de la plupart des collections locales et de la collection du MNHN n’a pas permis de retrouver des exemplaires de R. hirticornis provenant de Guyane .A l’inverse, aucun spécimen du nouveau taxon n’a pour l’instant été examiné hors de la Guyane. Dans la littérature (Base Titan, catalogues en ligne), R. hirticornis est présente au Vénézuela, Brésil (Maranhão, Pernambuco, Bahia, Mato Grosso, Goiás, Minas Gerais, Espírito Santo, Mato Grosso do Sul, Rio de Janeiro, São Paulo, Paraná, Santa Catarina, Rio Grande do Sul) , Bolivie (Beni, Santa Cruz) , Paraguay, Argentine (Salta, Jujuy, Formosa, Misiones, Santa Fé, Chaco, Entre Ríos, Buenos Aires) et Uruguay. A noter qu’un spécimen de la collection générale, provenant de la collection Gounelle, est noté du Pérou (Chanchamayo), ceci constituant une nouvelle signalisation pour le Pérou.

Figures

Fig. 1. a-c. Recchia hirticornis (Klug, 1825), série typique du ZMB. a. Boîte de collection. b. Extrait du registre d’entrée. c. Lectotype avec ses étiquettes.

Fig. 2. Recchia claudinae n. sp., holotype. a. Vue dorsale. b. Etiquettes.